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Fleurissement des tombes des Compagnons de la Libération

18 juin 2020

Cimetière de Ste Hélène du Lac : Le général Jacques Branet.

Jacques BRANET

Sources :Extraits Archives Biographie du général Branet.

Né le 1er janvier 1915 dans le 1er arrondissement de Paris et mort le 4 février 1969 à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce dans le 5e arrondissement de Paris, est un général français, héros de la France libre. Il est choisi comme parrain de la promotion 2017-2018 du 4è bataillon de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr.

Il est appelé sous les drapeaux en 1936 comme élève officier de réserve (EOR) à Saumur

(École de l'Arme blindée cavalerie). Aspirant en 1938, il demande à être maintenu en activité.

Deuxième Guerre mondiale : campagne de 1940.

En mai 1940, lieutenant au huitième régiment de dragons, il est capturé non sans avoir livré de durs combats à la tête de son peloton : il est cité une première fois.

Prisonnier de guerre

Retenu en Allemagne depuis le 23 mai 1940, il s'évade de l'Oflag II D (Hohenstein) le 27 mars 1941 en compagnie d'Alain de Boissieu et d'Aloyse Klein vers la Lituanie alors occupée par l'URSS. Interné en URSS car considéré comme espion, il bénéficie par contrecoup de l'offensive allemande de juin 1941 : en effet, la liste des prisonniers français détenus aux sud de Moscou est transmise aux nouveaux Alliés britanniques et français, qui la transmettent aux Forces françaises libres (FFL). Avec 185 autres camarades, il est évacué vers l'Angleterre.

Forces françaises libres

En septembre 1941, il s'engage dans les FFL. Il crée le 1er décembre 1941 l'Escadron mixte des FFL (Forces Françaises Libres) avec des anciens des troupes motorisées et les volontaires pour servir dans les chars. Il est promu capitaine en mars 1942.

Avec son escadron mixte, il débarque en mai 1943 à Suez pour rejoindre la colonne Leclerc qui remonte du Tchad. En Tripolitaine, à Sabratha, la premières et deuxième compagnie de chars et l'escadron mixte se rassemblent pour recréer le 501è régiment de chars de combat. Branet conserve le commandement de l'escadron mixte qui devient alors troisième compagnie de char (dont les traditions demeurent au sein du 3è escadron du 501è RCC, stationné aujourd'hui à Mourmelon, Marne).

Le 501è RCC s'entraîne au Maroc avec l'ensemble de la division Leclerc (deuxième division blindée).

Il embarque à Oran pour l'Angleterre en mai 1944. Débarqué en France le 2 août 1944, Branet participe à la tête du 3/501 à la campagne de Normandie et s’illustre particulièrement dans la forêt d'Écouves : sur la route d'Ecouché, il s'oppose au 115è Panzer et fait 300 prisonniers.

Libération de Paris

Le 24 août 1944, il reconquiert les villes de Wissous et de Fresnes et s'engage dans Paris. Il est blessé par plusieurs éclats de grenade le lendemain, rue de Rivoli, alors qu'il emmène ses hommes jusqu'au QG des forces allemandes du Gross Paris à l'hôtel Meurice. Il participe à l'arrestation du général von Choltitz et de son état-major.

Branet, poursuit la campagne de France et combat dans les Vosges où il est à nouveau blessé par des éclats d'obus le 31 octobre 1944 (à Hablainville en Meurthe et Moselle). En novembre 1944, il prend part aux opérations d'Alsace et à la libération de Strasbourg.

Le 1er décembre 1944, il est relevé à la tête de la troisième compagnie de chars du 501è RCC par le capitaine Alain de Boissieu, et rejoint l'état-major du 501è RCC avec lequel il termine la guerre en Allemagne.

Après la guerre

Promu chef d'escadrons en mai 1945, il est affecté à Tunis, où il dirige le service d'information puis le cabinet militaire du Résident général de France.

Compagnon de la Libération (décret du 13 juillet 1945).

De 1947 à 1951, il remplit plusieurs missions au Fezzan (Libye), en Tunisie, au Tchad et au Maroc pour le compte de l'état-major du général inspecteur des Forces terrestres aériennes et maritimes en AFN. Il commande de décembre 1951 à 1953 le 7è Régiment de Cuirassiers avant de rejoindre l'École supérieure de guerre à Paris.

La guerre d’Algérie

Lieutenant-colonel en février 1956, il entre au cabinet de Maurice Bourgés-Maunoury, puis participe à celui de Robert Lacoste, ministre résident en Algérie. À partir d'août 1957, il commande en Algérie le 5è régiment de spahis à la tête duquel il est cité deux fois.

En juillet 1958, il est détaché à l'état-major particulier de la présidence du conseil à Matignon, puis sert encore le général de Gaulle à l'état-major particulier du président de la République entre 1959 et 1960. Colonel en octobre 1959, il retourne en Algérie et prend le commandement du 6è régiment de Spahis de juin 1960 à septembre 1961. Il est à nouveau cité. Auditeur du CHEM* et de l'IHEDN* en 1962, il est nommé en 1963 adjoint au général gouverneur militaire de Paris et commandant la première région.

Mais à la suite de graves problèmes de santé, il est forcé de quitter le service actif et il est admis en deuxième section avec le grade de général de brigade en février 1966. Jacques BRANET meurt à l'hôpital du Val de Grâce à Paris le 4 février 1969. Il est inhumé à Sainte-Hélène-du-Lac (Savoie).

*Centre des hautes études militaires

*Institut des hautes études de défense nationale

Décorations

Intitulés des décorations françaises

  • Commandeur de la Légion d'honneur
  • Compagnon de la Libération (décret du 13 juillet 1945)
  • Croix de guerre 1939-1945 (6 citations)
  • Croix de la Valeur militaire (3 citations)
  • Médaille de la Résistance
  • Croix du combattant volontaire 1939-1945
  • Croix du combattant volontaire de la Résistance
  • Médaille des évadés
  • Médaille des Services volontaires dans la France libre
  • Médaille commémorative 1939-1945
  • Médaille commémorative des opérations de sécurité et du maintien de l'ordre en AFN

Intitulés des décorations étrangères

  • Presidential Unit Citation (États-Unis)
  • Commandeur de l'ordre de l'Étoile noire (Bénin)
  • Commandeur de l'ordre du Nichan Iftikhar (Tunisie)
  • Commandeur de l'ordre du Ouissam alaouite (Maroc)

Autres compagnons de la Libération inhumés en Savoie :

Louis Finet (1897-1976) inhumé cimetière de Charrière Neuve Chambéry

Georges Lamarque (1914-1944 fusillé) cimetière de Bassens (Chambéry)

Joseph Perceval (1911-1952 + Indochine) cimetière de Les Marches (Commune de Porte-de-Savoie)

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 Bien qu’elle ne soit pas Compagnon de la Libération, Mme Anne-Marie Branet (née Bonnel), épouse du général, qui repose au cimetière de La Chavanne (village proche), mérite bien ce bouquet que nous avons déposé sur sa pierre tombale. Elle fut « Rochambelle » dans la 2ème DB.

Anne-Marie BRANET (née Bonnel) (épouse du général)

Sources : Travaux recherches généalogiques 2019 –Marie-Claire Thielan

Elle nait à Neuilly-sur-Seine en 1911 d’une famille de notables (médecins, chirurgiens, ingénieur), issus de Lyon, Grenoble, du Bas-Rhin. Elle eut parmi ses ancêtres, André Mathias Biver (1794-1878) qui fut fondateur du Royaume Belge en 1830-1831, représentant le Luxembourg durant les tractations. Il fut aussi membre du Congrès National Belge.

Décédée le 15 juillet 1984, à l’Hôpital du Val de Grâce à Paris 5è à l’âge de 73 ans.

Elle fit partie du Groupe « Rochambeau » - Division Leclerc. Ainsi nommé, en hommage à Jean-Baptiste-Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau qui avec La Fayette, aida à l’indépendance des Etats-Unis (1778).

En tous cas, cette dame fit partie de ces femmes volontaires, intrépides et entreprenantes, qui rejoindra Casablanca, au Maroc, un jour d’octobre 1943, pour s’enrôler dans les forces françaises en attente du Débarquement.

Légion d’Honneur – Médaille Militaire

 

LE GROUPE « ROCHAMBEAU »

Une création à la française

Les Français sont réputés pour leur « système D », et le groupe Rochambeau ne manquera pas à cette règle. En effet, l’histoire de la création de cette unité « militaire » commence en 1941 grâce à une Américaine sexagénaire : Florence Conrad. Elle arrivera des Etats-Unis avec des françaises installées à New-York qui veulent participer au combat. Elles arriveront au Maroc en septembre 1943 avec dix-neuf belles ambulances Dodge, modèle WC54, le plus récent, utilisés par l’armée américaine et ses Alliés.

Au demeurant, le général Leclerc sera très réticent à la présence de ces dames. Il acceptera certes, les Dodges. Mais il reviendra sur ses premières impressions à la suite de l’excellente intégration de ces nouvelles recrues.

Anne-Marie recrutée

Florence Conrad, puis Suzanne Torrès se rendront souvent à Alger à l’Etat-Major de l’Armée de Terre afin de recruter d’autres jeunes femmes désireuses de se joindre à elles. C’est d’ailleurs lors de ces visites, en octobre 1943 qu’Anne-Marie sera recrutée et rejoindra la « Péniche » à Rabat, au bord du Bou R’Greg, vestige d’un ancien club nautique désaffecté, qui leur servira de cantonnement. Suzanne Torrès (future madame Massu) écrira :« Dès octobre j’avais eu la chance de ramener à la Péniche cette ravissante jeune blonde aux yeux pleins d’entrain. Elle alliait harmonieusement toutes les séductions féminines à de solides qualités viriles. Anne-Marie avait déjà envoyé une lettre de candidature où elle évoquait sa vie récente à Konakry* où elle vivait jusqu’alors depuis son départ de Métropole et souhaitait se joindre à cette nouvelle unité de femmes. Suzanne Torrès lui donna donc rendez-vous à Casablanca, un matin.

*Conakry est la capitale de la Guinée, un pays d'Afrique de l'Ouest.

Après avoir récupéré Anne-Marie, à Alger, dans l’ambulance qui les ramenait à Rabat, sa cheffe écrira de sa nouvelle recrue : « Un éclat de rire, perlé, irrésistible, nous rappelle que nous avons une passagère. Anne-Marie m’apprend alors qu’elle est la cousine germaine de ma chère hôtesse du Maroc. D’emblée elle me devient familière et sympathique : je fais confiance à la famille ! De fait à peine a-t-elle pénétré dans notre bateau qu’elle n’y compte que des amies.(…). » Ainsi, grâce à sa gaieté, au tact et à l’esprit de camaraderie d’Anne-Marie, Raymonde une autre recrue s’est épanouie et révélera des qualités nécessaires à une bonne coopération.

Ainsi, au fil de leur séjour au Maroc et de la Campagne qui suivra, les filles découvriront leurs futurs compagnons d’armes, plusieurs se marieront avec des soldats de la Division Blindée, comme le feront Suzanne Torrès et Anne-Marie Bonnel, entre autres.

Puis ce fut le départ pour l’Angleterre, la Normandie ce matin du1er aout 1944, enfin Paris, avant de repartir vers l’est pour l’Allemagne. On verra Anne-Marie sur tous les théâtres d’opérations où on aura besoin d’elle, sous le feu, la mitraille, les obus qui explosent sur la terre gelée en Alsace, à Sélestat, à Guémar, à Colmar, à Grüsenheim, Eccouché, etc… 

Elle arrive avec Leclerc et ses camarades jusqu’à une petite ville en Autriche ce 4 mai 1945, à proximité du

« Nid d’aigle » d’Hitler, Anne-Marie et ses consœurs s’exclamèrent : « C’est merveilleux, c’est la Paix. Nous allons pouvoir rentrer chez nous !... ». En effet, mais quelques-unes d’entre elles, poursuivront leur engagement jusqu'en Indochine. Comme Suzanne Torrès.

Sources : Quand j’étais Rochambelle de Suzanne Torrès et Archives Historiques.