Les Comités  du Souvenir Français Savoie

Hommage à Georges Guynemer 1894 – 1917

Tombé en plein ciel de gloire

Mercredi 11 septembre, sur l’ancienne base aérienne du Bourget du Lac, un hommage a été rendu à Georges Guynemer, en présence de nombreuses personnalités. La délégation générale du Souvenir Français était représentée par Jean-Yves Sardella, délégué général adjoint, Edith Sardella, trésorière DG, et Arlette Routin, secrétaire, le comité d’Aix-les-Bains par son président, Didier Deleruyelle accompagné de José Bonici, vice-président, de son porte-drapeau.

HistoireGUYNEMER

Georges Guynemer, né le 24 décembre 1894 à Paris, se présenta le 3 août 1914 pour contracter un engagement volontaire. Il fut ajourné. Sa troisième demande fut acceptée le 21 novembre, on l’accepta au 1er groupe d’aviation et le 24 novembre il entra à l’École Militaire de Pau.

Le 26 avril 1915 il obtient son brevet de pilote et est nommé caporal le 8 mai. Le 19 juillet il remporte sa première victoire sur un Aviatik qui se dirigeait sur Soissons. Le 20 juillet il est promu sergent avec cette citation : « Pilote plein d’entrain et d’audace, volontaire pour les missions les plus périlleuses. Après une poursuite acharnée, a livré à un avion allemand un combat qui s’est terminé par l’incendie et l’écrasement de ce dernier. »

Chevalier de la Légion d’honneur le 24 décembre 1915 il est promu sous-lieutenant, à titre temporaire, le 4 mars 1916. Le 13 mars il est blessé et évacué. Le 26 mars il est cité pour la sixième fois à l’ordre de l’armée : « Le 6 mars 1916 a livré à un avion allemand un combat au cours duquel son avion, ses vêtements et ceux de son observateur ont été criblés de balles. Le 12 mars 1916, a attaqué un avion allemand biplace et l’a abattu en flammes dans les lignes françaises. Vingt et un combats depuis huit mois, huit avions allemands abattus dont sept à l’intérieur ou à proximité des lignes françaises ».

Le 18 avril il regagne le front et, désigné pour rejoindre Verdun, il abat un avion ennemi en cours de route. Il livra cinq combats et fut de nouveau blessé. A partir du 1er juillet les combats sont presque quotidien et Guynemer grâce à ses qualités exceptionnelles de ténacité, d’adresse, de technique et de courage est appelé « le meilleur pilote de l’armée française ». Les citations se succèdent du 22 juin au 23 septembre 1916 date à laquelle il monte le Spad, nouvellement arrivé sur le front.

« Le 23 septembre 1916, apercevant un groupe de trois avions ennemis soumis au feu de notre artillerie spéciale, leur a résolument livré combat, a abattu deux de ces avions et a mis le troisième en fuite ; a reçu à ce moment dns son avion un obus de plein fouet et n’a pu, qu’au prix de prodiges d’adresse regagner nos lignes où il a capoté et s’est légèrement blessé (dix-septième et dix-huitième avions abattus).Le 31 décembre 1916 il est nommé lieutenant à titre définitif, le 26 janvier1917 il abat son trentième avion ennemi. Le 18 février il reçoit à titre temporaire, son troisième galon. Le 16 avril, les Cigognes sont engagées dans la deuxième bataille de la Somme dite « offensive du chemin des Dames ».

La lutte est meurtrière, les chasseurs allemands ne patrouillent plus que par groupe de cinq à dix avions armés de deux mitrailleuses. Le 25 mai il abat quatre avions ennemis entre 5 heures et midi. Dont deux presque simultanément. Le 26 mai après avoir essayé le Spad-canon construit spécialement pour lui, il livre combat à un groupe de six avions, puis en attaque huit et remporte une nouvelle victoire. Le 4 juin il engage huit combats en une heure contre des groupes de 5 avions et le 5 juin il abat deux avions à quelques minutes d’intervalle, ses 44° et° avions ennemis abattus.

Le 11 juin 1917 il est promu officier de la Légion d’Honneur. La rosette lui est remise le 5 juillet : « Officier d’élite, pilote de combat aussi habile qu’audacieux. A rendu au pays d’éclatants services, tant par le nombre de ses victoires que par l’exemple quotidien de son ardeur toujours égale et de sa maitrise toujours plus grande. Insouciant du danger, et devenu pour l’ennemi, par la sûreté de ses méthodes et la précision de ses manœuvres, l’adversaire redoutable entre tous. A accompli le 25 mai 1917 un de ses plus brillants exploits e, abattant en une seule minute deux avions ennemis, et en remportant dans la même journée deux nouvelles victoires. Par tous ces exploits, contribue à exalter le courage et l’enthousiasme de ceux qui, des tranchées, sont moins de ses triomphes ». Le 27 juillet, il abat, entre Langemark et Roules, un puissant Albatros ; le 28 juillet, il détruit au-dessus de Westrobeke un D.F.W. ; dans le cours du mois d’août il est plusieurs fois victorieux au nord de Dixmude et sur Poperinghe, sur son Spad-canon. Le 3 septembre il prend le commandement de son escadrille en remplacement du capitaine Hertaux, grièvement blessé lors d’un combat.

Le 11 septembre à 8h25 il prend son vol pour une nouvelle mission. A 10 heures, au cours d’un combat aérien il est atteint d’une balle en pleine tête au-dessus de Poelkapelle.

Le 16 septembre cette citation est portée à la connaissance de l’armée. : « Mort au champ d’honneur le 11 septembre. Héros légendaire tombé en plein ciel de gloire, après trois ans de lutte ardente. Restera le plus sûr symbole de toutes les qualités de la race : ténacité indomptable, énergie farouche, courage sublime, animé de la foi la plus inébranlable dans la victoire, il lègue au soldat français un souvenir impérissable qui exaltera l’esprit de sacrifice et provoquera les plus nobles émulations ».  

Le 30 avril 1922, sous la présidence de M. Poincaré, Président du conseil, entouré de ministres, des maréchaux Foch et Fayolle, de nombreux officiers généraux, de diverses personnalités et des pilotes survivants de l’escadrille des Cigognes, eut lieu l’inauguration d’une magnifique palme, symbolisant les 89 victoires, dont 54 homologuées, du plus glorieux combattant de la Grande Guerre, placée sous cette inscription :

A LA MÉMOIRE DU CAPITAINE GUYNEMER

SYMBOLE DES ASPIRATIONS ET DES ENTHOUSIASMES

DE L’ARMÉE ET DE LA NATION.

De nombreux monuments furent érigés à la gloire de cet illustre aviateur.

(Extraits de la revue n° 507 du Souvenir Français )