Les Comités  du Souvenir Français Savoie

 

Monument aux Morts de la place Monge à Chambéry

allgorie-monge 

   Installé et inauguré en juin 1912, ce monument fait partie intégrante du paysage chambérien au centre d'un rond-point dans la perspective de la caserne Curial.

    Sur le socle, on   peut lire : " Aux Savoyards morts pour la patrie " . Il s'agit des morts de la guerre de 1870 à 1871, qui furent plus de trois cents pour les deux départements de Savoie, en particulier des soixante treize " mobiles ", qui tombèrent entre le 15 et 16 janvier 1871 dans la vallée de la Lizaine près de Montbéliard (Doubs). Les deux brigades de Savoie, qui avaient fait campagne d'abord près de la boucle de la Loire (Beaune-la-Rolande), furent intégrées à l'armée du général Bourbaki, et participèrent à une offensive destinée à dégager Belfort dont la garnison résistait à une long siège. 

   C'est seulement en 1910 que le comité local du Souvenir Français proposa de fixer la mémoire de ces combats, en érigeant un monument à Chambéry. Ce comité était présidé par le Comte Léon Costa de Beauregard, maire de La-Motte-Servolex et descendant d'Albert Costa de Beauregard qui commandait l'une des brigades et qui fut blessé à Béthancourt, le 16 janvier 1871.

    En août 1910, le comité accepte le projet du sculpteur Ernest Dubois, déjà auteur de la statue des frères De Maistre. Au sommet d'un pilier en pierre, deux personnages allégoriques en bronze, représentant la France  tenant fièrement son drapeau, et la Savoie portant la coiffe de tarentaise. La grande France protège et retient d'une main la petite Savoie qui veut repartir au combat bien que son épée ait été brisée près de la garde. Terminé en 1911, ce groupe allégorique fut jugé si réussi qu'il fut envoyé à Paris pour figurer à l'Exposition nationale des Beaux-arts, ce qui retarda l'inauguration à Chambéry.

   Finalement, c'est le dimanche 23 juin 1912 qu'eut lieu la cérémonie en présence du général Franchet d'Esperey et de M. Niessens  fondateur du Souvenir Français. Dès le samedi, une messe solennelle et une retraite aux flambeaux furent très suivies. Toute la ville est pavoisée et illuminée le soir. Le dimanche matin est jalonné par une salve d'artillerie, le départ d'une course cycliste, un cortège de quatre mille personnes accompagnant les personnalités à travers la ville, de la gare vers la caserne Curial. Neuf musiques, civiles et militaires, font résonner les rues. Des détachements du 4ème Dragons, du 97ème R.I., du 13ème B.C.A. encadrent la place Monge. A 10 heures, la Marseillaise retentit et les discours alternent avec les chants et les morceaux de musique patriotique. Après une série de banquets, des manifestations sportives occupent l'après-midi, et la journée se termine par un grand feu d'artifice et des bals populaires.

Jean Respaut Président du Comité de Chambéry

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