Les Comités  du Souvenir Français Savoie

2020 - Cérémonie en hommage aux 73 Mobiles Savoyards morts pour la Patrie

Allocution de Frédéric Mareschal au monument du Souvenir Français, place Monge, à Chambéry, le 17 janvier 2020

Mesdames, Messieurs,

Chaque année, le vendredi le plus proche du 16 janvier, nous nous retrouvons, ici, devant ce monument pour rendre hommage aux Mobiles de Savoie morts pour la Patrie lors de la guerre de 1870-1871 et en particulier, le 16 janvier 1871 lors de la bataille de la Lizaine.

Cette année, nous allons commémorer le 150e anniversaire du début de cette guerre déclarée, par la France à la Prusse, le 19 juillet 1870. Cette guerre, première pour les Savoyards sous leur nouveau drapeau tricolore, vit l’engagement de 2.738 de nos compatriotes répartis en 2 bataillons de gardes mobiles et une batterie d’artillerie ; la Savoie pleura 243 de ses enfants tomber au champ d’Honneur dont 149 pour le 1er bataillon qui fut constitué sur le bassin chambérien. 73 d’entre eux sont morts au cours des journées des 15 et 16 janvier 1871.

38 ans après la fin de cette guerre, le 26 juin 1909, l’Association nationale du Souvenir Français créait à Chambéry, un Comité spécialement chargé d’élever un monument aux Savoyards tués à l’ennemi. Ce comité fut initié par Léon Costa de Beauregard, neveu de Charles-Albert qui commandait le 1er Bataillon, le commandant François Hector Chabal et l’architecte Paul Lathoud. Ces deux derniers étaient des vétérans de 1870. Ils furent rejoints dès la création, par le général Jean-François Borson et le lieutenant-colonel Donat Trépier, tous deux également vétérans de 1870.

Le choix de l’emplacement de ce monument fut choisi le 15 juin 1910 ; ce fut ici, place Monge, à l’époque, en face de la caserne d’infanterie. L’inauguration, initialement prévue en 1911 pour le quarantième anniversaire de la fin de la guerre, dut être reportée d’une année. En effet, bien que cette statue fut terminée en 1911, elle fut jugée si réussie qu’elle fut envoyée à Paris pour figurer à l'Exposition nationale des Beaux-arts. C’est le 23 juin 1912 qu’eut lieu cette inauguration au cours de laquelle Léon Costa de Beauregard, au nom du Souvenir Français, remis officiellement le monument à la Ville de Chambéry.

Malheureusement, deux des cinq premiers membres du Comité savoyard du Souvenir Français ne virent pas cette inauguration. Le commandant Chabal devait décédé le 23 janvier 1910, âgé de 68 ans, et le lieutenant-colonel Trépier mourut le 27 juillet de la même année, âgé de également de 68 ans. En cette année du 110e anniversaire de leur mort, je tenais à leur rendre hommage.

Le commandant Chabal s’était illustré le 16 août 1870 alors sous-lieutenant et officier payeur au 57e régiment d’infanterie de ligne. Il captura le drapeau du 2e Bataillon du 3e Régiment Westphalien, n°16 de l’Infanterie prussienne. Ce fut le premier drapeau capturer au feu au cours de ce conflit. Cet acte lui valut d’être promu lieutenant, le 24 août 1870. Il fut ensuite, avec son régiment, à Metz lors du siège prussien et, le 28 octobre 1870, lorsque le Maréchal Bazaine choisit la reddition, il fit partie des 142.000 soldats français faits prisonniers par les Prussiens. Il resta en captivité jusqu’au 8 avril 1871. Il est enterré au cimetière de Charrière-Neuve.

Le lieutenant-colonel Trépier fit campagne du 21 août 1870 au 7 mars 1871 et servit successivement au 117e régiment d’infanterie de ligne, au 17e régiment de marche et de nouveau au 117e de ligne. Parti avec le grade de sergent-major, il passa rapidement adjudant, puis sous-lieutenant et enfin lieutenant le 16 novembre 1870. Le 19 septembre 1870, il fut blessé au combat de Châtillon par éclat d’obus, lui occasionnant une plaie superficielle à la partie interne et au tiers inférieur de la jambe droite. Il fut inhumé au cimetière de Myans.

A nous le Souvenir, à Eux l’Immortalité

Vive la France.