LA GUERRE FRANCO-PRUSSIENNE DE 1870 1871 :

Le 2ème bataillon des mobiles de Savoie - Bataille de Beaune La Rolande

Jean-Yves Sardella

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Il est certain que la guerre de 1870-1871 fut éclipsée par les guerres mondiales qui lui ont succédé. En France, comme en Allemagne, elle a déserté le champ de la Mémoire comme le champ de l’Histoire savante et le discours politique. Et depuis longtemps, n’y a plus recours comme référence historique ou civique.

 

1870 - Pourquoi la guerre ? 9-1870-7-13-D2 (73648)Emser Depesche / Manuskript BismarcksDt.-franz.Krieg 1870-71 / Vorgeschichte:Emser Depesche(Telegramm vom 13.7.1870 über die Unter-redung Wilhelms I. v.Preußen mit demfrz.Botschafter Benedetti; lieferte inder von Bismarck gekürzten Form den An-laß der frz. Kriegserklärung).- Handschrift der gekürzten und am 14.Juli veröffentlichten Fassung Bismarcks.E:Dispatch of Ems / Manuscript Bismarck'sFranco-Prussian War 1870-71. Earlyhistory: Dispatch of Ems.Telegram from 13/7/1870 about themeeting between William I of Prussia andthe French ambassador Benedetti; editedby Bismarck it resulted in the Frenchdeclaration of war against Germany.- Manuscript of the edited version byBismarck, published on July 14th. -F:Depêche d'Ems. Télégramme de Bismarck.Guerre franco-allemande, 1870-71. Depêche d'Ems. Télégrammede Bismarck du 13.07.1870 sur la rencontre entre l'ambassadeur de France et Guillaume Ier de Prusse qui vaentraîner la France à d'clarer la guerre. - Manuscrit de laversion publique raccourcie publiée le 14 juillet. -

En cette année 1870 l’antagonisme franco-allemand est à son plus haut niveau. Les prétextes : La succession au trône d’Espagne et l’habile manœuvre fomenter par Otto von Bismark, chancelier de Prusse. Napoléon III tombera dans le piège de la fameuse dépêche d’Ems.  

Ainsi, la France déclarera la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870.

Tandis que la foule crie dans les rues de Paris : « A Berlin !... A Berlin ! ». Au Sénat, Adolphe Thiers du haut de la tribune minoritaire, s'oppose à la déclaration de guerre. Ce qui lui vaudra d'être porté au à la tête du gouvernement provisoire, après la défaite et la chute de l'empereur en février 1871. Chef du pouvoir exécutif, il conclura la paix de Francfort avec l’Allemagne le 10 mai 1871, se résignant à l’abandon de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine.

Mais revenons à notre sujet. Les deux armées qui vont s’affronter, sont très inégales. L’armée française n’a pas combattu en Europe depuis 20 ans, elle est encore dans une doctrine napoléonienne privilégiant la cavalerie. L’armée allemande, quant à elle, possède une artillerie qui permet de combattre l’ennemi sans le voir, elle est techniquement, matériellement et moralement préparée.

 Dépêche d’Ems

Les armées en présence

A l’entrée en guerre, à la fin de juillet 1870, alors que sous la pression des députés, la France avait abaissé de 10 000 appels le contingent de cette année-là, force est de constater que 500 000 allemands sont face à 280 000 Français1.

L’armée Allemande a fait d’énormes progrès quant à son armement, avec de notables avancés techniques et stratégiques tels que le chemin de fer, le télégraphe, etc. Chez les Français, la garde mobile prévue n'est pas encore opérationnelle. La mobilisation se fait dans le plus grand désordre, ce qui retarde l'offensive prévue en Alsace.

L’armement

2 fusil Chassepot3 Mitrailleuse de Reyffi a canon a balles


Sur le plan « armement », les français disposent du fusil Chassepot, qui se charge par la culasse, meilleur que ses homologues prussiens. Mais le soldat français manque de formation et ne l’exploite pas complètement. Les français ont aussi des mitrailleuses,  payées par Napoléon III, de ses propres « deniers », mais qui seront aussi mal exploitées. Ils ont aussi des canons à balles plus efficaces. Dans le camp d’en face, seuls les bavarois, emploieront sans grand succès une arme rustique connu sous le nom de mitrailleuse Feldl2. En revanche, les canons (Krupp) utilisés par les allemands, mieux employés, seront plus performants.

On ne peut, certes, évoquer la bataille de Beaune la Rolande, sans évoquer le 2ème bataillon des Gardes Mobiles de Savoie.

 

Qu’est-ce que la garde nationale mobile ?Edmond Leboeuf

On avait tenté en 1868 d’établir une loi (Loi Niel) qui créait une Garde Nationale Mobile, prévue comme une armée de réserve, mais qui n’aboutit hélas, qu’à un compromis bâtard.

Elle devait présenter deux originalités : incorporer dans ses rangs, des classes d’âge, non appelées au service militaire depuis 1864 et ayant tiré le « bon numéro ». Mais ils devaient aussi 15 jours par an, accepter de recevoir une formation militaire. Ce qui ne se fit pas. Seul une loi pouvait la convoquer. La Garde mobile ne parvenait pas à s'organiser et elle ne figurait que sur les registres pour mémoire (déclaration du maréchal Lebœuf, ministre de la guerre en 1870) . Elle avait à peine un commencement d’organisation dans quelques départements. (…)

 Elles ne connaissaient ses chefs, que par le journal officiel. Le 17 juillet, Napoléon III décidera la mobilisation de la Garde Mobile. Il ne signera

cette loi portant convocation, que le 10 août 1870. La déclaration de guerre avait déjà eu lieu le 19 juillet !

 

Les troupes auxiliaires

5 frc tireurs Copie
La guerre de 1870 mettra aussi en lumière le recours à de nombreuses troupes auxiliaires ou « non régulières ». D’un côté, les 100 000 soldats réservistes de la Garde nationale mobile qui continueront le combat après la défaite de l’armée impériale à Sedan en septembre. De l’autre, les corps francs et francs-tireurs de 70 000 volontaires républicains3.

Les bataillons de gardes mobiles

Depuis 1868, comme tous les départements, la Savoie, auraient dû s’organiser, entraîner les hommes et former des officiers et sous-officiers. En Savoie, comme ailleurs, à l’exception de registre de recrutement, rien n’avait été fait.  Ainsi le général de Rolland (natif de Villard-Sallet) sera rappelé pour prendre le commandement de la subdivision militaire de Savoie et de Haute-Savoie.

Deux mois après la défaite de Sedan (1er sept.), Les combats avaient englouti les 9/10e de l'armée régulière. Dès lors, la Garde mobile, représentera à elle seule l'essentiel des forces armées françaises.

 

Corollaires d’encadrement4

Cependant on pourra compter avec un nouveau corollaire, après avoir levé les nouvelles unités : les officiers, sous-officiers, caporaux devront être élus par la troupe selon la décision du Gouvernement de la Défense Nationale. On verra ainsi fleurir des candidatures assez surprenantes de lieutenants, de capitaines parfaitement incompétents, sans compter les rivalités de clochers. Pour couronner le tout, les mobilisés de St Jean de Maurienne, de Jarrier et Saint-Pancrace, ne veulent pas du tout cohabiter avec ceux de Foncouverte et Villarembert, du fait de « l’antipathie existante entre les communes ». Aussi, le sous-préfet d’Albertville prendra soin de soumettre son découpage aux maires avant de le concrétiser. Ces désordres intérieurs aux compagnies de mobilisés sont bien sûr une conséquence de la totale inorganisation de ces levées d’hommes, non encadrés et mal logés. Il est certain que les habitants de Chambéry et autres communes seront pressés de voir partir ces hommes qui trainent ! 

Conditions d’accueil à Chambéry

« C'est dans ces circonstances alarmantes et dans ces conditions effarantes que les Mobiles de Savoie furent convoqués à Chambéry où rien n'était prévu pour eux. Après de laborieuses discussions, ils furent rassemblés au Lycée dont les locaux se trouvaient disponibles par les vacances scolaires et où chacun s'ingénia pour avoir gîte, pitance et fonction en s'accommodant de l'indigence. Par exemple, la tenue se limitait à une simple blouse bleue qui, mise sur des effets disparates, contribuait à donner à ces mobilisés des apparences de saltimbanques. Peu à peu, on s'organisa tant bien que mal sous la conduite d'officiers et sous-officiers spontanés ou désignés d'office (comme on l’a vu…) s'employèrent à s'initier avec les hommes à la manœuvre et aux maniements des fusils à piston et chassepots qui avaient été enfin livrés avec des uniformes. Pénurie et pagaille assombrissaient encore un peu plus le moral dans une ville en état de choc avec la population mais saisie de panique devant les nouvelles catastrophiques qui ne cessaient de s'accumuler. (…) 5»

Organigramme concernant la Savoie

Pour la Savoie, la Garde Mobile sera composée de deux bataillons6 : sera le suivant :6 Commandant Dubois

- 1er bataillon, Chambéry : Commandant Albert Costa de Beauregard. (Voir 1er bataillon de Mobiles)

- 2ème bataillon, Albertville, dont le bataillon de Maurienne est intégré : Commandant Louis Dubois7

Trois points de concentration : Albertville, Moûtiers (canton d’Aime, Bourg St Maurice, Bozel et Moûtiers)et Saint-Jean de Maurienne (canton d’Aiguebelle, La Chambre, St Jean et St Michel de Maurienne)

Dès lors les villes de Chambéry, Albertville, (comme Annecy), se remplissent de soldats, des gardes mobiles aux francs-tireurs qui seront rejoints par les conscrits de 1869 appelés sous les drapeaux.

Dès lors, on commence à s’inquiéter des désordres engendrés par la mobilisation telle qu’elle était prévue.

 

Le 2ème bataillon des mobiles de Savoie

Nous allons, aborder succinctement, l’historique du 2è bataillon de Savoie. Il fut formé en dernier ressort par les mobiles de l’arrondissement d’Albertville et de Saint-Jean-de-Maurienne. Longtemps on ne trouvera trace d’un récit sur le 2ème bataillon. Cependant, le seul qui nous permettra d’avoir un « historique » précis au cours de la guerre restera celui de Léon Martin. Ce sera le seul qui nous retracera son parcours.

On ne trouvera aucun rapport officiel, ni aucun Journal de Marche et des Opérations (JMO) de ce bataillon8. Néanmoins, il avait réussi à recueillir quelques notes, certes incomplètes mais qui lui ont permis d’évoquer cette « année terrible » pour paraphraser l’ouvrage de Victor Hugo, où chaque mobile aura « fait les efforts pour sauver la patrie, ravagée par l’ennemi vainqueur et insolent, avec autant d’étapes sanglantes ».

Ce ne sera qu’en 1896, que Léon Martin  publiera à l’imprimerie J.-M. Hodoyer d’Albertville, un livre intitulé « Le 2ème bataillon des Mobiles de la Savoie pendant la guerre de 1870-1871, Campagne de la Loire, Campagne de l’Est ». 7 Léon Martin

En effet, dans son ouvrage il y raconte la guerre du 2ème bataillon. L’auteur rend aussi hommage au commandant Dubois.

Sa formation

Le général de Rolland, commandant de la subdivision militaire de Savoie et de Haute-Savoie trouvera rapidement, deux officiers et six anciens sous-officiers, qui constitueront l'ossature du bataillon. Quatre d'entre eux ont déjà une expérience de la guerre. Les vingt-six autres officiers seront choisis parmi les volontaires et les appelés. On y trouvera des inspecteurs de police, un comptable, des employés de commerce, des rentiers, des étudiants en droit. Par décret impérial du 9 août 1870, les uns seront nommés capitaines, les autres lieutenants ou sous-lieutenants. La date de convocation des hommes sera fixée, selon les compagnies, au 24 ou au 26 août, et les points de concentration seront au nombre de trois : Albertville, Moûtiers (cantons d'Aime, Bourg-Saint Maurice, Bozel et Moûtiers) et Saint Jean-de-Maurienne (canton d'Aiguebelle, La Chambre, Saint Jean et Saint Michel-de-Maurienne).

 

Le 2ème bataillon des Mobiles de la Savoie

Huit compagnies

1200 hommes

Commandant : M. Dubois

Aide Major : M. Beauregard

ETAT DES OFFICIERS9

 

1ère Compagnie (Gardes originaires du canton d’Albertville)

A la formation

  • Capitaine : M. Finas Duplan
  • Lieutenant : M. Collomb
  • Sous-Lieutenant : M. Martin

Au licenciement

  • Capitaine : M. Finas Duplan
  • Lieutenant : M. Martin
  • Sous-lieutenant : M. Faure

2è Compagnie (Gardes originaires des cantons de Beaufort et Ugine)

  • Capitaine : M. Pey
  • Lieutenant : M. Sogno
  • Sous-lieutenant : M. Anselmi

Au licenciement

  • Capitaine : M. Pey
  • Lieutenant : M. Sogno
  • Sous-Lieutenant : M. Pravaz

 

3ème Compagnie (Gardes originaires du canton de Grésy-sur-Isère)

A la formation

  • Capitaine : M. Cottarel
  • Lieutenant : Mestrallet
  • Sous-lieutenant : M. Mareschal

Au licenciement

  • Capitaine : M. Cottarel
  • Lieutenant : M. Mareschal
  • Sous-lieutenant : M. Fontaine

 

4ème Compagnie (Gardes originaires des cantons d’Aime et Bourg-St-Maurice)

A la formation

  • Capitaine : M. Roman
  • Lieutenant : M. Fortin
  • Sous-lieutenant : M. Carle

Au licenciement

  • Capitaine : M. Roman
  • Lieutenant : M. Sanguet
  • Sous-lieutenant : M. Carquet

 

5ème Compagnie (Gardes originaires des cantons de Moûtiers et Bozel)

A la formation

  • Capitaine : M. Perrier
  • Lieutenant : M. de Tours
  • Sous-lieutenant : M. Sanguet

Au licenciement

  • Capitaine : M. Fortin
  • Lieutenant : M. de Tours
  • Sous-lieutenant : M. Piot

 

6ème Compagnie (Gardes originaires des cantons d’Aiguebelle et La Chambre)

A la formation

  • Capitaine : M. Brunet
  • Lieutenant : M. Bertallot
  • Sous-lieutenant : M. Roux, officier payeur

Au licenciement

  • Capitaine : M. Fardel
  • Lieutenant : M. Bertallot
  • Sous-lieutenant : M. Poncet

 

7ème Compagnie (Gardes originaires des cantons de Lanslebourg et Modane)

A la formation

  • Capitaine : M. Philippi
  • Lieutenant : M. Fardel
  • Sous-lieutenant : M. Sevez

Au licenciement

  • Capitaine : M. Philippi
  • Lieutenant : M. Sevez
  • Sous-lieutenant : M. Chapelier

8ème Compagnie ou compagnie de dépôt (Gardes originaires des cantons de St Jean de Maurienne et de Saint Michel de Maurienne)

  • Capitaine : M. Miédan
  • Lieutenant : M. Mollard
  • Sous-lieutenant : M. Salomon

On remarquera que le bataillon est sous la direction immédiate du commandant Louis Dubois. Au début de la campagne il fut capitaine au 67è régiment d’infanterie. Il avait gagné tous ses galons « à la pointe de l’épée ».

Engagé à 18 ans, le 11 février 1842, au 1er régiment de la brigade de Savoie, il avait fait toutes les guerres d’Italie : 1818-1849, et 1859, les guerres d’Afrique en 1863 et avait assisté aux premières batailles de la campagne de 1870. Blessé en 1849 d’un coup de baïonnette, en 1859 d’une balle au pied gauche, il portait toutes les médailles d’Italie et avait été fait chevalier de la Légion d’Honneur par décret du 13 août 1863. C’était un de ces hommes dont la main ferme pouvait seule former la mobile10.

A peine arrivés dans leur cantonnement, les mobiles vivront la destitution de l'Empereur et l'établissement de la République. Des manifestations éclateront dans l'après-midi du 4 septembre à Albertville.

Il sera intégré au 20è Corps d’Armée (3 divisions) formé par le général Crouzat. 

 Général Crouzat

L’équipement  

Assez rapidement, des fusils, à percussion modèle 1853 et non des Chassepot, seront fournis au 2é bataillon, mais ce seront des fusils sans munitions avec lesquels on peut apprendre l'ordre serré, les manœuvres au combat, certes, mais … pas le tir.

 

La campagne de la Loire

9 Lettre de départ du 2è bat mobiles nov 1870 Copier L’ordre de départ

Le 30 octobre, l’ordre de départ est donné au 2è bataillon pour se rendre immédiatement à Besançon. Le temps de préparer tout le matériel, de faire leurs adieux, les hommes sont prêts. Le 2 novembre 1870, au petit matin, c’est le départ pour Besançon11.

Entretemps, le 24, le général Crouzat, à la tête du 20ème Corps, sera battu à Ladon, après une résistance acharnée. Le 18ème Corps, cantonné alors à Gien et ayant provisoirement à sa tête le général Billot, recevra l’ordre de marcher à son secours et attaquera avec résolution le général Vorgt-Rhetz, fortifié à Beaune-la-Rolande. En effet, après le siège de Metz, la IIème armée allemande peut se diriger au sud de Paris sur l’aile gauche de l’armée de la Loire et progresse alors vers la capitale. La rencontre a donc lieu à Beaune-la-Rolande

 

 La bataille de Beaune la Rolande 28 novembre 1870

10 CARTE 2A
10 CARTE 2B 
Gravures de la bataille

 

 Je laisserai le soin à la plume de M. Marotte, à celle de Frédéric Sassone12, et Léon Martin, pour nous situer les opérations militaires qui suivent : « Ainsi, l’offensive de l’armée de la Loire s’engagera fin novembre et le 28, son aile droite où figure le 2ème bataillon, devra reconquérir le village de Beaune-la-Rolande13.

On évalue : Côté Français : 63 000 hommes,

Côté Prussiens : 55 000 hommes »

Cette armée, à l’exception du bataillon de Savoie, avait déjà vu le feu dans les Vosges. Quand les savoyards attaqueront, ils seront accueillis par une vive fusillade à la lisière du bois qui enserre le village, au sud. Un moment, ils reculeront, mais seront ramenés au feu par leur général. Le général Crouzat, dans une brochure écrivait : « C’étaient de braves jeunes gens pleins d’entrain, intelligents, instruits, très dévoués, très fidèles. Aussi leur ai-je gardé tout mon meilleur souvenir… ». Ainsi notre 2è bataillon, entrera immédiatement en lice. Mais, au moment de partir sur Gien, ils échangeront leurs fusils à tabatière contre des chassepots, avec un autre bataillon. (…)

 La bataille11 Beaune la RolandeGlaspalast München 1891

Le 24 novembre le 2è bataillon campera dans la boue autour d’une pauvre maison du village de Quiers sur les collines de Fréville. Le 25, ils assisteront à une brillante charge faite par le bataillon du Haut-Rhin qui repoussera l’ennemi près de Mézières. Pendant la nuit les soldats entendront la courte fusillade qui s’échange à l’avant-garde. Ainsi il suivra l’assaut du colonel Girard, voulant enlever des canons prussiens embourbés et qui se fera inutilement massacrer avec 300 de ses hommes. Le commandant Dubois aura l’idée de retenter l’opération. Il réunira ses officiers pour leur faire part de son projet. Mais en l’absence d’ordres supérieurs, il abandonnera le projet. Il aurait eu des raisons de croire que l’ennemi fut sur ses gardes.

Le 26, on attend une action générale imminente. Le 27 au soir, la 1ère brigade de la 2è division du 20è Corps occupera le village de Saint-Loup-des-Vignes, à trois kilomètres de Beaune-la-Rolande, qu’il domine. Dans la nuit, la 2è brigade se portait sur Montbarrois, à deux kilomètres de Saint-Loup et au point du jour, la 1ère Division, partant de Boicommun, s’ébranlait à son tour dans la direction de Batilly, village qui commande le passage de l’antique chaussée connue sous le nom de Chemin de César. En même temps, le 18è Corps reprendra sa marche en avant, un moment interrompu sur Ladon, Maizières et Juranville, pour déboucher sur la droite.

Le village de Beaune-la-Rolande objectif de l’armée française, allait donc être attaqué à la fois sur la gauche et au centre par le 20è Corps, sur la droite par le 18è Corps, c’est-à-dire en évaluant l’effectif de ces deux corps à un minimum, par plus de 50 000 hommes. Ce qui peut expliquer les efforts des français pour l’arracher aux prussiens, ceux des prussiens, pour le conserver. A savoir, que ces derniers occupaient le village depuis plusieurs jours. (…)

Ce 28 novembre, dès le matin on entendit le canon au loin, puis la mousqueterie se rapprocha et la bataille fut engagées sous les murs même de la ville. A ce moment tous les habitants qui étaient restés pour défendre leurs familles et leurs foyers, se refermèrent, qui dans leurs caves et qui dans leurs maisons. Le feu extrêmement violent sur tous les points de la circonférence de la ville, enfilait toutes les rues et en rendait le séjour impossible. En outre, les bombes françaises pleuvaient et certaines maisons avaient commencé à brûler. Le bombardement augmentait d’intensité. Les toitures s’éventraient, les tuiles et les pierres tombaient sur le sol avec un fracas sinistre. Quatorze maisons étaient en flammes. C’est alors que les premiers blessés arrivèrent et que les habitants, sans se soucier désormais de leur propre sécurité, se mirent eux et leurs habitations, à la disposition des médecins, qui trouvèrent ainsi, en quelques instants, ambulances et infirmiers. Les blessés, bientôt affluèrent. Le feu de notre armée, notamment le canon, faisait des ravages épouvantables dans les colonnes prussiennes qui, massées dans la ville ou aux alentours, étaient décimée. Cette situation dura jusqu’au soir. La nuit était venue, le feu cessa de part et d’autre.

Mais l’ennemi était resté maître de la ville14. (…)

La bataille de Beaune-la-Rolande fut pour le 20è corps, ce que, dans un langage expressif, les soldats appellent un « coup de chien ». Mais cependant, ce fut bien une vraie bataille, car l’importance du chiffre élevé des troupes engagées, celui des morts, des blessés, l’importance des résultats lui méritent son nom15.

Les Hanovriens de Voght-Rheiss qui occupaient le village depuis plusieurs jours, en avaient fortifié les approches par des fossés profonds, ils en avaient barricadé toutes les rues, crénelé les maisons, le tout, transformé en une formidable citadelle.

En évaluant à 25 000, le corps de Voght-Rheiss, à 15 000 les divisions de renfort qui lui furent envoyé de son quartier général par le prince Frédéric-Charles, avec une nombreuse artillerie, on peut penser que 90 000 hommes allaient se heurter, sur une ligne de moins de deux lieues d’étendue, pour se disputer la possession d’un de nos plus obscurs villages.

Ce 28 novembre 1870, à six heures du matin, notre bataillon reçoit l’ordre de se porter sur Saint-Loup au pas de course. Les deux premières compagnies reçoivent l’ordre d’aller se mettre en grand-garde sur la lisière d’un bois. Les cinq autres compagnies se portent en avant et vers dix heures du matin, entrent en ligne de bataille, bannière déployée16 .

Le sous-lieutenant Sanguet se porta vaillamment jusqu’aux abords de la grande barricade de Beaune. Il sera promu à un grade supérieur, après cette bataille. Ce drapeau sera déposé à la mairie d’Albertville.

Arrivée sur la lisière d’un bois situé à 1500 mètres environ au sud-ouest de Beaune, ces compagnies subirent une fusillade des mieux nourries, qui arrêtèrent un moment leur mouvement offensif. Fusillade, canon, tous les éléments de la bataille assourdissaient ces jeunes hommes. Ils reçurent ensuite l’ordre d’aller soutenir les zouaves.

Mais bientôt, l’exemple de leur commandant et de leurs officiers les ramèneront plus près des fortifications extérieures de Beaune, qui seront emportées. C’est là que le capitaine Brunet, de la Motte, fut tué au moment où il s’élançait à l’assaut, à la tête de sa compagnie. Le lieutenant Maréchal, blessé au genou, continuera à combattre. De là, sous le feu de l’ennemi, en traversant un champ pour se rapprocher du centre de l’action, elle laissera deux mobiles morts et un sergent grièvement blessé. Dans le même assaut, le commandant de Savoie à la tête de ses compagnies se dégageait avec peine. A ses côtés tombaient pêle-mêle inutilement des rangs entiers de zouaves et de mobiles sous les mitrailleuses de l’ennemi. Le 2è bataillon savoyard vit son effectif diminué selon le récit de Léon Martin d’environ 200 hommes, morts ou blessés ?17...).  

A huit heures, le canon de la 1ère division se fait entendre du côté de Batilly. Le signal de l’attaque générale est donné par la batterie de réserve, en position sur les hauteurs de Saint-Loup-des-Vignes. Les bataillons du Haut-Rhin, musique en tête, le régiment des Deux-Sèvres, au chant de la Marseillaise, s’élancent sur les pas de leurs colonels : Dimmay, Dolfüs, du Haut-Rhin, Rougé des Deux-Sèvres et balaient les Prussiens devant eux. « Le bataillon de Savoie commandé par Dubois est accueilli par une fusillade terrible sur la lisière des bois qui défend le village au sud, il hésite et recule un moment. Mais bientôt, il est ramené au feu sous une grêle de balles par le commandant de brigade, suivi de son état-major.

Les zouaves du brave général Vivenot débouchent sur la gauche, ils refoulent les prussiens vers le village18 ». Les positions extérieures sont enlevées. Les batteries françaises prennent position à 400 mètres sur la hauteur à laquelle aboutit la route de Saint-Loup et couvrent de leurs obus l’église et les grandes maisons qui l’entourent, mais sans pouvoir entamer leurs fortes murailles. Contre ces obstacles, l’élan victorieux des troupes françaises se trouve brisé ! Leurs projectiles trop faibles, sont également impuissants contre les barricades qui forment l’entrée de toutes les rues. Cependant, chaque maison, chaque pan de mur, chaque arbre devient un point d’attaque derrière lequel se massent les soldats français, prêts à s’élancer par la première brèche que leur ouvrira l’artillerie. Les zouaves du 3ème régiment, les mobiles des Deux-Sèvres, de la Savoie et du Haut-Rhin, les francs-tireurs de Keller partent à l’assaut. Le commandant Dubois, suivi du colonel Rougé, guide l’attaque. A vingt mètres du fossé extérieur une décharge meurtrière de plomb et de fer part des maisons, jusque-là silencieuses. Le colonel Rougé et le commandant Dubois ont leurs chevaux tués et se relèvent avec peine. Ainsi tout démontre la persévérance et la bravoure des soldats et des officiers dans cette bataille. Par trois fois les efforts des zouaves et des troupes qui les accompagnaient, dont le 2ème bataillon, venait de se briser devant le fossé creusé en avant de Beaune et surtout contre les renforts reçus par l’ennemi. Malgré tant de valeur et de sang inutilement versé, il fallut reculer. Dans la nuit la retraite s’effectua sans bruit. Ce n’est qu’alors que les deux premières compagnies purent se réunir au gros du bataillon.

 

«Pire que la retraite de Russie19...»

Je ne saurais poursuivre ce récit épique, sans évoquer Henry Planche20 et sans citer son texte sur le sujet « Après ces piétinements harassants et coûteux autour d'Orléans plusieurs fois perdue et reprise et des incursions vaines pour tenter de secourir Paris, nos compatriotes eurent la brève satisfaction de participer bien que dans une position auxiliaire, a la victoire de Coulmier, la seule de toute cette guerre, qui, hélas, fut bientôt suivie de la féroce, de l'horrible bataille de Beaune-la-Rolande où ils furent terrassés sans merci au milieu d'une hécatombe, comme d’ailleurs le 1er bataillon. Pour les survivants, c'était alors en direction de l'Est à travers les embuscades et attaques meurtrières, une lente et lugubre pérégrination qui, selon l’un deux fut « pire que la retraite de Russie ». Le rapprochement était plausible car un hiver précoce et extrêmement dur s'était abattu sur eux avec les balles et les obus en cette errance de misère. »

 

Bilan de la bataille (au 28 novembre 1870)

Il fut délicat de déterminer exactement le bilan des pertes de cette bataille. Les chiffres évolueront en fonction des belligérants et des divers compte rendus de l’évènement.

Ainsi on pouvait lire dans « La guerre franco-allemande de 1870 -1871 de Leconte » édité en 1871 : « Pertes allemandes « insignifiantes » 600 hommes tués et blessés… Pertes armée française 1100 tués, 5000 blessés, 1600 prisonniers… » etc21… Mais,d'après les dernières études, le chiffre le plus proche de la réalité serait que les français y laissèrent 3000 hommes, tant tués que blessés.12 Suisse 2

Cependant, concernant le 2ème bataillon des Mobiles de Savoie,  je reprendrai les termes de Didier Dutailly, dont les chiffres me paraissent les plus probants, pour évoquer le bilan de cette bataille qui sera la plus meurtrière du 2è bataillon. Elle ne causera « que » 21 décès (tués, blessés disparus, morts des suites de leurs blessures) soit, 21,4% du total. Les bilans selon la presse de l’époque, seront quelque peu déformé, comme la « Gazette du Peuple » : « Nous recevons des nouvelles positives du 2è bataillon de Savoie, dans l’affaire de Beaune : 70 morts, 130 blessés... ».

En revanche l’internement en Suisse s’avèrera néfaste avec la mort, de 27 gardes, directe ou indirecte (grandes fatigue, maladies, ou malades mourant après leur libération), soit 27,5% du total des morts.

Concernant la durée de la guerre on pourra constater : 98 tués ou morts de maladie, 135 amputés et blessés lourds environ (selon les registres et archives départementale sur le sujet)

Ce qui donnera un total de pertes de 233 gardes et officiers.

On pourra constater que pour un total de 1200 gardes au combat et 400 au dépôt, soir 1600 hommes, on pourra déterminer un coefficient de pertes de 14.6%, loin du pourcentage national qui fut estimé à 38%22.


Monument et stèle de Beaune la Rolande

 

Suivront les batailles de Villersexel (9 janv.), de Saulnot, Héricourt (16, 17 janv.) que l’on connait aussi comme la bataille de La Lizaine, Chaffois… Néanmoins, ces bataillons de mobiles ou même ces compagnies de corps francs vont, en sus d’un esprit de corps naissant, renforcer leur solidarité par les liens communs qui les attachent au pays. Le courage, l'abnégation, l'héroïsme, en dépit de leur impréparation à la guerre, sont à mettre au crédit de ces unités. Ainsi, les soldats prussiens n’ont pas oublié nos rudes soldats et leur manière de combattre.

« Ainsi, le 28 novembre 1871, pendant que les habitants de Beaune-la-Rolande priaient pour les enfants de la Savoie et allaient sur leur tombe commune déposer des couronnes d’immortelles, une foule nombreuse et émue (…) assistait à un service solennel célébré en l’église métropolitaine de Chambéry, pour le repos de l’âme des héros de Beaune-la-Rolande, martyr du devoir.23 »

Ils seront progressivement démobilisés à compter du 20 mars 1871.

 

 

Mémoire monumentale entre 1871 et 1914 en Savoie24

Les monuments aux morts de la guerre de 1870-1871 s’inscrivent dans une série nationale. La première issue d’une immense vague statuaire commémorant la mort collective, dont le discours plastique traduit un mouvement de l’âme de la nation. Immédiatement postérieurs à la défaite, les uns présentent un caractère funéraire au cimetière, les autres, réalisés tardivement, seront souvent inspirés par le Souvenir Français.

 14 caserne CURIAL en arrière plan 300 DPI

Monument de Chambéry - Place Monge

 

 

Monument d’Albertville – Place du commandant Bulle 

Dédié au 2ème bataillon des Mobiles de Savoie. La décision d'ériger ce monument date du 3 novembre 1892. L’architecte, auteur de ce monument est Tony Garnier et le sculpteur, Mr Weitmen. Comme on peut l’apercevoir, le piédestal est simple et la statue réalisée en bronze en 1899. Il sera érigé devant la sous-préfecture, à côté de l'école, dans le but de donner une leçon de courage à la jeunesse. La souscription sera lancée pour son financement, et sera finalement réalisée en 1897. Le projet sera mené à bien le 30 octobre.

Inauguré le 21 mai 1899 par le ministre de la Guerre, son achèvement sera effectif quelques années plus tard.

D’autres monuments verront aussi leur implantation sur les lieux mêmes des batailles comme par exemple celui de Béthoncourt et Beaune La Rolande.

 

En conclusion

Pour l’armée française, cette guerre restera une série de défaites, de blocus, de redditions, de retraites qui se terminera par une guerre civile : La Commune. On le sait aujourd’hui… cette guerre contenait en germes les deux déflagrations mondiales du XXè siècle.

« Si nos aînés n'ont pu saisir la victoire, ils ont du moins sauvé l'honneur. Ce souvenir est douloureux mais, même de la défaite, nous avons le droit d'être fiers et le devoir de ne pas oublier nos héros dont la vie et la mort serviront d'exemple aux générations de demain ». Henry Planche père (1887-1914) journaliste à Chambéry, qui tomba au combat dans les Vosges en 1914.

 

Annotations
1 « La Savoie s’ancre à la République » Maurice Messiez – L’Histoire en Savoie 2006 p 139
2 Sciences et Avenir – Anne-Marie Tassart – 17 avril 2017
3 Souvenir Français : CGA S.F. Barcellini/Stéphane Tison/Rémy Dalisson/Benoir Vaillot Ed. Nouvelles solutions professionnelles- 2020
4 AD73 150 R1 Garde nationale sédentaire. Instructions et 152 R1 Garde Nationale. Elections et nominations
5 Henry Planche - L’épopée des Mobiles de Savoie en 1870-1871 –
6 Note : Trois bataillons en Haute-Savoie : Annecy, Bonneville, Thonon
7 « La Savoie s’ancre à la République » Maurice Messiez – L’Histoire en Savoie 2006 p145
8 Le 2è bataillon des Mobiles de Savoie 1870 1871 – Léon Martin (D. Dutailly) p 7
9 Le 2è bataillon des Mobiles de Savoie pendant la guerre de 1870-1871- Léon Martin – Alberville Imprimeri J.M Hodoyer 1896 p17-18
10 Le 2è bataillon des Mobiles de Savoie pendant la guerre de 1870-1871- Léon Martin – Alberville Imprimeri J.M Hodoyer 1896 p17-18
11 En train via Chambéry, Lyon, Chalon-sur-Saône et Dole
12 Le texte de Frédéric Sassone retrace bien l’évènement mais avec quelques références obligées, aussi magnifier certains épisodes
13 « La Savoie s’ancre à la République » Maurice Messiez – L’Histoire en Savoie 2006 p156
14 M. Marotte (de Beaune la Rolande) - Le 28 novembre 1870 - Récits de l’occupation allemande dans les communes du canton de Beaune-la- Rolande pendant la guerre de 1870-1871-Ed Dentu-1871
15 Texte original Léon Martin p28 V
16 Le drapeau a été brodé et offert au bataillon par les dames d’Albertville.
17 Texte original de L. Martin p36
18 La Revue des deux Mondes – La bataille de Beaune-la-Rolande – général Aube-1871
19 Henry Planche - L’épopée des Mobiles de Savoie en 1870-1871 –
20 Henry Planche : 1915-1998 – Né à Chambéry – Journaliste, écrivain savoyard – Membre de l’Académie Sciences, Belles Lettres et Arts de Savoie
21 La guerre franco-allemande de 1870 71 – O.-F. Leconte-1871
22 Bataille de Beaune La Rolande Le 2è bataillon des Mobiles de Savoie -D. Dutailly. P100
23 Bataille de Beaune-la Rolande – M. Marotte – 1871 Ed. Dentu -PARIS- 1871) p229
24 Histoire monumentale des deux Savoie – Gilbert Gardès

 Sources et bibliographies :
1870 De la guerre à la Paix - Strasbourg-Belfort et la guerre de 1870-1871 « Dans la psyché nationale – Robert Bellot directeur scientifique - Ed Herman P7
 La Savoie armée pendant la guerre franco-allemande 1870-1871 – Frédéric Sassone
 La Savoie s’ancre à la République » Maurice Messiez – L’Histoire en Savoie 2006
 Bataille de Beaune La Rolande Le 2ème bataillon des Mobiles de Savoie -D. Dutailly.p 29 Note :27
 Histoire monumentale des deux Savoie – Gilbert Gardès
 Bataille de Beaune-la Rolande – M. Marotte – 1871 Ed. Dentu -PARIS- 1871 p229
 Hommes et Choses de Savoie – 1889 François Descôtes p226 à 229
 Le 2è bataillon des Mobiles de Savoie pendant la guerre de 1870-1871- Léon Martin – Alberville Imprimeri J.M Hodoyer 1896 -p 17-18
 Sources panneaux Souvenir Français - CGA S.F. Barcellini/Stéphane Tison/Rémy Dalisson/Benoir Vaillot Ed. Nouvelles solutions professionnelles- 2020
 Sciences et Avenir – Anne-Marie Tassart – 17 avril 2017
 La guerre franco-allemande de 1870 71 – O.-F. Leconte-1871
 La Revue des deux Mondes – La bataille de Beaune-la-Rolande – général Aube-1871
Archives départementale de la Savoie (AD73) :
 9 M II 13 Proclamation d’E. Guitter. Organisation de la Garde Nationale mobile.
 150 R1 Garde nationale sédentaire. Instructions.
 152 R1 Garde Nationale. Elections et nominations
 201 R à 209 R Documents généraux, appels des hommes, proclamations d’E. Guitter, garibaldiens, francs-tireurs. Armement, blessés et décédés. Elections.

Illustrations :
1 La Dépêche d’Ems
2 Fusil Chassepot
3 Mitrailleuse de Reyffi, canon à balles
4 Maréchal Leboeuf (par Léon Crémière – Coll Privée)
5 Francs-tireurs du Mont-Blanc (extrait d’Annecsi n°17)
6 Commandant Louis Dubois – ( Doc archives-Collection privée)
7 Léon Martin – (photo Pierre Gaudillère – collection privée)
8 Général Joseph Crouzat, commandant le 20è Corps d’Armée de la Loire (Dessin tiré de « Le 12è Mobile aux armées de la Loire et de l’Est – Journal d’un officier du 3è bataillon « anonyme se, sl,sd, en fait du capitaine H. d’Assigny)
9 Ordre de départ du 2è bataillon de Mobiles de Savoie (30 octobre 1870)(Service Historique de la Défense [SHD] terre Lq 10)
10 Cartographie de la bataille de Beaune la Rollande – 2A/2B (Archives – Collection Privée)
11 La bataille dans Beau-la-Rolande (Archives Glaspalast München1891)
12 Suisse-Lausane – Chapelle des Terraeaux – Injternés Français blessés de l’armée de Bourbaki
V.P.Hist.01774.094 public – ICRC archives (ARR)
13 Stèle de Beau-la-Rolande Monument ossuaire du cimetière de Beaune la Rolande à la gloire des 18è et 20è corps : 402 soldats français sont inhumés sous cette colonne- (Collection privée)
14 Monument place Monge à Chambéry (Archives – Collection privée)
15 Monument place du commandant Bulle à Albertville (Collection privée)