Les Comités  du Souvenir Français Savoie

CÉRÉMONIES COMMÉMORATIVES DE LA LIBÉRATION DE CHAMBÉRY LE 22 AOÛT 1944

Clos Savoiroux et stèle de la Résistance

C’est en présence de Michel Dantin maire de Chambéry, de monsieur le Secrétaire Général de la Préfecture, des membres du Conseil départemental, de madame Cléry-Barraud directrice départementale de l'ONACVG, des associations d’anciens combattants, du Délégué Général du Souvenir Français de Savoie, Jean-Noël Parpillon, du président  du comité du Souvenir Français de Chambéry-Cognin, Frédéric Mareschal et d’un nombreux public, que s’est déroulée cette cérémonie mémorielle.

Les autorités, les anciens combattants se sont ensuite rendu à la stèle de La Résistance pour rendre hommage à ceux qui ont donné leur vie pour la Liberté.

 

STÈLE DES FUSILLÉS DES CHARMETTES LE 21 AOÛT 1944

Les autorités et les anciens combattants se sont ensuite rendus devant la stèle commémorative des fusillés des Charmettes ce 21 août 1944, afin de se souvenir.

Les fusillés des Charmettes 21 août 1944

Ce jour-là, 18 hommes sont exécutés aux Charmettes. Le plus jeune a 15 ans. Un seul s’en sort par miracle, sauvé par le corps de son père mort sous les balles allemandes.

«Autour de moi, tout près, à mes côtés, râlent des moribonds et claquent les coups qui les achèvent… Un à un, les fusillés sont traînés par les pieds au-devant de la butte. » C’est le récit d’un miraculé. Charles Wirtheimer, jeune médecin juif belge, est le seul à pouvoir témoigner. Sauvé par le corps de son père mort sous les balles allemandes. Dans la précipitation, les nazis n’ont pas vérifié si les 18 détenus choisis le matin même avaient tous succombé sous les balles.

“ On sentait que les Allemands préparaient leur départ”

 Ce 21 août 1944, l’espoir est revenu à Chambéry. On se tient informé de l’avancée des alliés débarqués il y a six jours sur les plages de Provence. « Ici, les Allemands s’agitaient beaucoup. On sentait qu’ils préparaient leur départ », se souvient Louis Pétraz. Dans l’ancienne caserne Curial seule une plaque rappelle les heures sombres où les victimes de rafles et de dénonciations s’entassaient dans les cellules.

Tôt le matin, les 18 prisonniers choisis, en majorité juifs, traversent la cour de la caserne encadrés par la Gestapo. Le plus jeune, Roland Gordon, a 15 ans. Il a été arrêté la semaine précédente à Aix-les-Bains où il croyait vivre à l’abri après avoir quitté Paris. Héros et salauds dans le même quartier

Tous sont embarqués dans un camion bâché et prennent la direction de Challes-les-Eaux avant de faire demi-tour en direction des Charmettes. Ce quartier paisible et rural n’est pas seulement le havre de paix dans lequel Rousseau dit avoir passé « les plus belles heures » de sa vie. Les soldats allemands montent régulièrement s’entraîner au stand de tir qu’ils ont réquisitionné. Ce jour-là, les fusils servent à tuer. Les 18 hommes sont abattus sur place. Charles Whirtheimer sent son père tomber. Il est lui-même touché par cinq balles et tiré par les pieds près des cadavres. Puis le camion repart, les bourreaux ont oublié les pelles pour enterrer les corps.

Le 22 août 44, la journée est terrible pour le Dr Buisson, médecin légiste, Jean Claraz, de l’Armée secrète et le photographe Henry, chargé de photographier chaque corps avant sa mise en bière. Les images sont accablantes. Comme autant de preuves d’un acte de barbarie précédant la débâcle.

Chambéry est libérée, la population soulagée, la liesse viendra plus tard.

Le récit et les témoignages (extrait) de cette journée sont tirés de “Chambéry 1944”, de Jean-Olivier Viout (Éditions La fontaine de Siloé).

COMMÉMORATION A LA STÈLE D’ERNEST GRANGEAT LE 22 AOÛT 2017

En présence du monsieur le maire de Chambéry, du fils d’Ernest Grangeat et de sa famille, du Souvenir Français représenté par son Délégué Général de la Savoie Jean-Noël Parpillon, du président du Comité de Chambéry-Cognin, Frédéric Mareschal et d’habitants du Biollay.

Recueillement et Mémoire.

Ernest Grangeat 8 janvier 1944

Marié  et  père  d’un  garçon  de  12  ans,  Ernest  Grangeat,  cultivateur  au  Biollay, quartier limitrophe de Cognin, est soupçonné de dissimuler des armes dans les dépendances de sa ferme et d’approvisionner les maquis environnants. D’aucuns prétendent qu’il aurait été livré par deux jeunes résistants contraints de parler sous  la  torture.  D’autres  affirment  que  la  dénonciation  serait  l’œuvre  de  la «  Grise  »,  maquerelle  sans  scrupules  exploitant  un  hôtel  de  passe  à  Saint-Cassin, sur la RN 6, non loin de Cognin. Mus par l’appât du gain et le désir de plaire aux nouveaux «  maîtres  » (on dit aussi qu’elle était proche parente d’un responsable  de  la  Gestapo parisienne),  la  «  Grise  »,  son  souteneur  et  une  ou deux «  filles  » rivalisaient de zèle délateur. D’où une série de petites et grandes vilenies qui finiront par leur coûter très cher. Leurs noms figurent sur les listes noires  de  la  Résistance  et  le  redoutable  «  Lavapeur  »,  chef  de  Groupe-Franc, s’est juré d’avoir leur peau. Dans la nuit du 7 au 8 janvier 1944, la ferme d’Ernest Grangeat est cernée par la troupe et investie par les séides de la Gestapo. Sommé de livrer des noms et des adresses, l’homme demeure obstinément muet. Après avoir été passé à tabac, il  est  sommairement  abattu  dans  le  jardin.  Avant  de  quitter  les  lieux,  ses assassins pillent méthodiquement la ferme, puis l’incendient.

(CHRONIQUE DES ANNÉES DE PLOMB - CHAMBÉRY 1940-1944)