Les Comités  du Souvenir Français Savoie

« 1859 - 2019 - Hommage au Général BOUAT »

A toutes les victimes du Conflit – Pour l’indépendance de l’Italie –

A Nous le  Souvenir – A Eux L’immortalité »

La Délégation Générale du SOUVENIR FRANÇAIS de SAVOIE, représenté par Frédéric Mareschal, délégué général, Jean-Yves et Edith Sardella, respectivement délégué général adjoint et trésorière, et le Comité de Haute-Maurienne, représenté par son président, Gilbert Pilloud, sont venus à Susa en Italie, ce 17 août 2019, rendre un nouvel hommage au Général Bouat qui fut à la tête du 3ème Corps d’Armée des Alpes, stationné à Lyon. Il rejoignit la ville de Susa où se rassemblaient les armées françaises, avant de partir vers la Lombardie. Il décéda subitement à Susa le 30 avril 1859.

- En 1909, lors du 50éme anniversaire de sa mort, la Société Nationale du Souvenir Français lui avait rendu hommage en lui érigeant une plaque commémorative sous le porche de la Mairie de Susa.  Plaque qui est excellemment entretenue depuis, par la municipalité de Susa.

- En 1959, lors du 100ème anniversaire c'est la ville de Susa qui apposa une plaque sur laquelle on peut lire : " La Ville de Susa qui dans l’héroïque printemps 1859 accueillit avec foi et enthousiasme les troupes françaises venues pour rendre l’Italie aux Italiens à cent ans d’écart dans un climat de solidarité qui renait entre les peuples européens rénove avec âme et ferveur l’affectueuse étreinte aux frères transalpins. 24 mai 1959 "

- en 2009 une plaque commémorative fut inaugurée à l’occasion du 150ème anniversaire de l’Armée d’Italie en ces lieux, avec les autorités Italiennes et de la Délégation Générale de Savoie accompagnée d’une Délégation du Siège National.

Ainsi était rendu hommage au Général Bouat et à toutes les victimes de ce conflit pour l’indépendance de l’Italie.  Cette armée d’Italie n’était autre qu’une armée française qui s’est rendue en Italie à l’époque de Napoléon III, afin de combattre, aux côtés du roi Victor Emmanuel II de Savoie, l’Armée autrichienne afin que l’Italie obtienne son indépendance. A cette époque l’Autriche a des vues sur les territoires du Nord Est de l’Italie actuelle (Lombardie – Vénétie) alors que les italiens envisagent l’unification.

Le général, du fait de son décès brutal, ne participa pas aux terribles combats qui suivirent à Magenta le 04 juin 1859 puis le 24 juin 1859 à Solférino.  C’était sa deuxième campagne militaire en Italie. Il y était déjà intervenu en 1849 à Rome.

Le Général Bouat, comme tous ces hommes, avait franchi le col du Mont Cenis. Ce qui fut un exploit humain et technique à l’époque. Du 10 avril 1859 au 15 juillet 1859 des milliers d’hommes furent envoyés en Italie, par voie ferrée (plus de 220 000 hommes), y compris par mer (40 000 au départ d’Alger).  La période la plus chargée fut du 20 au 30 avril 1859. Ces hommes pour un grand nombre arrivaient par le train à Saint Jean de Maurienne, pour se rendre à pied avec leurs armes, chevaux, artillerie et tout ce qui est nécessaire à une armée jusqu’ à la gare de Susa et prendre le train avant d’aller rejoindre le front et de s’engager dans les premiers combats de Montebello. Bien sûr, cet itinéraire pédestre passait par le col du Mont- Cenis. Il faut savoir que certains jours plus de 5000 hommes franchissaient le col, avec tout leur matériel. De nombreux journaux européens de l’époque retracent cet épisode alpin par des gravures saisissantes de réalité sur le gigantisme de l’opération.

A noter que ce conflit armé de 1859 fut de courte durée, du départ des troupes en avril jusqu’au 11 juillet 1859, mais particulièrement meurtrier, de part et d’autre. Cette armée d’Italie rentrera à Paris le 14 août 1859. Un certain nombre de blessés lors de cette campagne d’Italie sont décédés et inhumés au cimetière des forts de l’Esseillon à Aussois

Le 12 juillet 1859 l’armistice de Villafranca était signé et la Paix de Zurich fut signé les 10 et 11 novembre 1859, tous ces accords déboucheront sur le traité de Turin le 24 mars 1860 qui fera que la Savoie et Nice rejoindront la France.

Le Général Bouat était né à Fribourg in Brisgau en 1802 (Duché de Bade – Allemagne). Sa famille originaire de Soultz (Haut Rhin) s’y était retirée pendant la révolution française. Il entra à l’école militaire en septembre 1822, jusqu’à prendre de hautes fonctions dans l’armée jusqu’en 1859. Il fit campagne en Espagne, en Afrique, en Italie, en Crimée et à nouveau brièvement en Italie. En 1855, lors de la Campagne de Crimée l’Armée Française et Anglaise étaient épaulées par un corps de « Bersagliers » mis à disposition par le royaume de Sardaigne.

Le Général Bouat était Grand Officier de la légion d’Honneur, Commandeur de l’Ordre Britannique du Bain, Grand Officier des Saints Maurice et Lazare, titulaire de l’Ordre Pontifical de Saint Grégoire. Un monument fut élevé en son honneur à Soultz et il figure dans le Livre d’Or de cette ville parmi les hommes illustres. D’autres grands hommes ont également laissé une trace dans l’histoire à cette époque pour n’en citer que quelques-uns comme : François Joseph Ier d’Autriche, Garibaldi, Cavour et Henry Dunand le créateur de la Croix Rouge suite à la bataille de Solferino.

Ainsi, cette nouvelle action Mémorielle rentre parfaitement dans le cadre des missions du Souvenir  Français :

  • Conserver la mémoire de ceux et celles qui sont morts pour la France au cours de son histoire, notamment en entretenant leurs tombes, ainsi que les monuments élevés à leur gloire, tant en France qu’à l’étranger.
  • Transmettre le flambeau aux jeunes générations successives en leur inculquant par le maintien du souvenir, le sens du devoir, l’amour de la patrie et le respect de ses valeurs.